Dans ce dossier, on s’est penché sur un marché qui peut présenter de véritables opportunités aussi bien pour les fournisseurs de télécommunications que pour les fabricants d’appareils.
 
 

« Sur le segment BtoB, le marché continue d’être assez actif car il est principalement soutenu par les commandes publics. » explique Thierry Zylberberg, directeur de la division Healthcare d’Orange Business Services, « en revanche, sur le segment BtoC, se pose toujours le problème du remboursement des actes de téléconsultation et de télémédecine ». Le marché des télécoms dans le secteur de la santé avance en effet à deux vitesses. Les établissements et les professionnels de la santé ne cessent d’envoyer des appels d’offres. On peut en retenir deux récentes qui sont majeures :

–          Lancement de la procédure pour la mise en place de la messagerie des professionnels de santé par le gouvernement

–          Et l’appel d’offres du Conseil d’Ordre des pharmaciens pour la deuxième version du dossier pharmaceutique. Ce dernier permet de connecter les pharmacies, de faire du rappel de lots (directement sur les mobiles) et permet la pharmacovigilance.

UN RETARD DE LA MEDECINE A DISTANCE

Pour la médecine à distance, la Haute Autorité ne se déclarera pas avant 2013. Par conséquent cela freine les investissements de l’industrie dans le développement et la recherche de ces technologies. A titre de comparaison, nos chers voisins « Rosbifs » outre Manche sont bien plus en avance ainsi 7 000 patients victimes de maladies chroniques sont suivis à distance. Par conséquent, les établissements sont moins surchargés pour laisser des places aux patients nécessitant des soins plus intensifs, du calme dans une chambre et non un couloir. En chiffres ça nous donne 15% d’admissions en moins à l’hôpital et une réduction de 45% de la mortalité… Amazing ! Y a pas à dire, il y a un véritable intérêt économique et même vital dans ce déploiement de consultation à distance. Tellement que le gouvernement anglais a initié le projet « 3 millions de vie » qui a pour objectif d’étendre ce système à 3 millions de personnes.

Étant donné ces résultats prometteurs en Angleterre, il y a de quoi se poser des questions… « Mais que font les Français ?!! » et c’est bien ce qui a le don d’agacer Thierry ZYLBERBERG, Directeur de la division Healthcare d’Orange Business Services : « Ce qui est étonnant, c’est qu’en France nous ne nous appuyions pas sur les études validées par nos voisins, nous préférons en effet faire nos propres études qui serviront à redémontrer des résultats démontrés dans d’autres pays ». Il n’a pas tout à fait tord. (Mais alors POURQUOUAAAA ?!!) En ce qui le concerne, l’opérateur planche sur le sujet et vient de signer un accord avec Qualcomm Life afin de donner un coup d’accélérateur au développement des services de santé à distance à l’échelle européenne.

L’équipementier qui réalise 60% de son CA dans le secteur médical, Ascom, poursuit ses ambitions et a compris que les maisons de retraites, les hôpitaux, les EHPAD (Etablissement d’Hébergement pour Personnes Agées Dépendantes) représentaient une niche encore peu exploitée et qui mérite des investissements qui s’avèreront rentables aussi bien sur le plan économique et social aussi bien pour l’entreprise que pour la société.

Philippe BILLET, Directeur Général Ascom France note aussi « Nous observons une accélération très forte de la convergence IP dans les maisons de retraite, qui sont le plus souvent financées par des fonds d’investissement (…) la ToIP, la distribution de programmes TV et les applications visio y sont de plus en plus déployées, dans une logique de montée en gamme hôtelière ». Sur fonds d’enjeux économiques, toute instance hospitalière est gérée par des actionnaires qui cherchent à faire fluctuer un business, même dans le public. Équiper leurs établissements peut leur donner une plus valu, un meilleur accord des patients, une meilleure notation, avoir une bonne réputation et ainsi pouvoir débloquer des aides et des fonds, pour accueillir davantage de patients. Bref ! Il y a un marché à exploiter, cependant se pose le problème du développement des technologies. Ainsi, Philippe GOULLIOUD, directeur général de la division Products and Solutions chez Econocom déclare « Les salles d’opération ont besoin d’être modernisées avec des outils qui permettent de collecter des données pendant les interventions ce qui offrira aux chirurgiens la possibilité d’enregistrer les paramètres biologiques directement dans le dossier du patient ». Autant dire un véritable gain de temps, voire même la création d’une base de données avec symptômes et verdicts. Dr. House serait bien plus facilité dans ses diagnostics de compet’.

 

NE PAS OUBLIER LES IMAGES ET VIDEOS

Le stockage d’images représente un véritable avantage pour les praticiens qui souhaitent suivre leurs patients à distance. Par conséquent le partage d’image représente aussi un véritable intérêt. Un échange qui faciliterait grandement le travail des experts dans le tourisme médical.

La société Jupiter Networks, elle, aborde les systèmes de géolocalisation pour les établissements de santé. Ainsi, moins de galère à courir dans les couloirs sans fin des établissements pour retrouver son Docteur Mamour, ni même que lui ai besoin de perdre du temps à vous localiser… Pas de perte de temps, aller à l’essentiel et intervenir au plus vite.

LA SANTE « ONE TO ONE »

Un autre segment apparaît dans le secteur de la santé, sans doute un phénomène lié à l’individualisme, des smartphones, du sur mesure… du marketing ultra personnalisé : Consumer Health. Il s’agit là d’accessoires personnels de santé. Ainsi, l’entreprise Withings, leader sur ce créneau, propose des technologies permettant de prendre des mesures et de les envoyer par Internet ou les réseaux mobiles aux praticiens. Comme nous l’explique Cédric Hutchings, co-fondateur « Nous adressons le marché de la santé connectée pour lequel il s’agit de déployer des moyens de capture d’informations de santé à l’extérieur du milieu médical (…). Nos produits s’intègrent dans le quotidien des gens (ex : tensiomètre sur iPhone, balance Wifi), ce ne sont pas des produits médicaux, mais des objets dont l’usage peut être étendu au suivi médical ». Ces objets sont cependant sous l’arbitrage de l’évolution des réglementations de la télémédecine mais aussi de la prise en charge de la Sécurité Sociale. Passer par les smartphones permettrait sans doute de réduire les coûts d’équipements sans que cela ne demande des coûts importants chez le patient.

Enfin, on y est pas encore. Ce qui est sur c’est qu’il y a une belle marge de progression dans le domaine médical avec le développement des télécommunications dans les établissements concernés. Reste plus qu’à trouver le budget…

* Pour info : Près de la moitié des clients Normaction SAS sont des professionnels de la santé.

Voir aussi: L’imagerie médicale partagée

Caro